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mardi 3 novembre 2015

Pile ou Face

Pierre ou Paul

Parfois il suffit de lancer une simple pièce de monnaie pour sceller le sort des hommes, pour répartir deux belligérants et désigner le vainqueur (et donc le vaincu aussi) par exemple.  Un tirage au sort express, une solution expéditive, le jeu du Pile ou Face. Mais depuis quand est-ce que les hommes tirent-ils à pile ou face, et pourquoi la pièce de monnaie a-t-elle un côté "positif" et un côté "négatif" pour les hommes ?
En réalité, l'idée de ce billet est partie de la dualité, un peu comme dans le système du "binaire égyptien" Per-Ankh. Et l'opposition de deux termes kabyles ordinaires nous amènera jusqu'aux temps du légendaire Hannibal. Démonstration.
Racine WD de wada "bas" vs FL de fella "haut, sur" en kabyle.
(comparable en grec à cata "bas" vs ana "haut, sur")
C'est au terme fella "haut, sur" que je me suis penché plus particulièrement, car il pourrait avoir des relations assez curieuses avec des termes différents en sens dans d'autres langues, par exemple over en anglois. Mais c'est vers une relation tout aussi surprenante qu'insoupçonnable que je suis arrivé finalement, la voici :
FL de fella "haut, sur" en kabyle ~ FL de fil "éléphant" en masri/arabe parfois repris en kabyle.
C'est à ce moment là que m'est revenu en tête l'éléphant d'Hannibal, et la pièce de monnaie :

Petit rappel ou définition de pile et face d'une monnaie par les numismates.
Donc, dans notre cas,,sur le côté Face (avers) on a Hannibal, et l'éléphant le côté Pile (revers). Logiquement, l'éléphant devrait normalement indiquer la valeur de la pièce, ainsi que l'unité de la monnaie, par exemple 5 Euros, 10 Dinars, 3 Roubles, 1 Dollar, etc. L'exemple du quarter de dollar américain ferait un exemple parfait pour cause de l'aigle au revers (côté pile).
L'intérêt est de comprendre le sens et la valeur de l'éléphant sur la pièce de monnaie carthaginoise, puis dans un deuxième temps, celle de l'aigle ou d'autres créatures sur les pièces de monnaie d'antan. 
L'éléphant serait d'abord apparenté à la notion de Colonne, y compris pour le calcul ou addition en colonnes. D'où la supposition que l'éléphant, le côté pile de la pièce de monnaie et le fella "haut, sur" kabyle pourraient indiquer le +, l'addition (le wada "bas" serait alors la soustraction -). Par ailleurs, en plus de colonne, l'éléphant pourrait symboliser le grade militaire de Colonel, mais aussi donner la notion de Colonie qui parle de présence d'un Etat forcément. Et enfin, l'éléphant pourrait être une Échelle ou un Escalier au sens propre (outil) ou figuré (proportion), le russe le confirmerait d'ailleurs avec slon "éléphant", slojénié "addition", sélo "bourgade", etc qui seraient en lien avec colonne et celum "ciel" en romanes/latin comparable à selum "échelle, escabeau" en kabyle et en masri/arabe.
L'éléphant fil en masri/arabe en lien avec fella "haut, sur" en kabyle (en berbère plus généralement), c'est simplement parce que le fella "haut, sur" kabyle serait le côté Pile, le revers de la monnaie, donc le wada serait le côté Face (wudhem, a-aqdhum "visage, face" en kab), l'avers. Avec un peu d'imagination, surtout si vous avez souvent affaire à des plans, on va du wada "bas" vers le fella "haut, sur" comme on passe du détail au général, de la vue de face à la vue de dessus. Et tout simplement cette dualité WD vs FL du bas vs haut en kabyle serait probablement Aval vs Amont (ou l'inverse Amont vs Aval respectivement ?). Cette opposition WD vs FL de wada "bas" vs fella "haut, sur" en kabyle peut aussi se décliner comme Chaîne vs Trame sur un métier à tisser (une toile, un filet donc une grille là aussi) ou Ligne vs Colonne d'un tableau (grille, échelle). Comme quoi le Pile ou Face ou la dualité Fella "haut" vs Wada "bas" en kabyle, c'est l'histoire du calcul, des calendriers, des chiffres et nombres, etc. Simple exemple : le terme denier issu du latin denarius "dinar" (monnaie) indique clairement qu'en russe dengui "l'argent (monnaie)" serait lié à den' "jour", le jour serait une colonne sur notre tableau ci-dessus (la ligne indiquerait l'heure logiquement).
Vous voyez un simple tableau du temps d'un écolier sur l'illustration ci-dessus. Notre société moderne est basé sur l'organisation, sans les agendas, emplois du temps, schedule et machins qui régissent le rythme de vie de l'homme moderne, notre monde ainsi désordonné aurait sombré dans le chaos depuis longtemps. Avez-vous songé un moment que organisation et argent, ou rythme et arithmétiques seraient parents ?  Ordem, l'ordre en latin. Maat en ancien égyptien. Et ce serait le nom de cette déesse égyptienne de l'ordre Maât qui serait à l'origine, en plus de l'échiquier (un autre tableau, une autre grille) et d'échec et mat comme je l'ai déja écrit sur l'ancien blog, du terme Mathématiques. C'est elle, Maât, donc ma déesse préférée :) Et puis, un bon mathématicien bien ordonné, c'est surtout un bon équilibriste, un bon peseur... de chiffres : Libra (balance) aurait-il donné Algèbre ?

Les sociétés modernes et développées reposent en grande partie sur une organisation de plus en plus efficace de tous et de tout, avec ses avantages et ses inconvénients. Les sociétés attardées, arriérées et sous-développées comme les pays Nordafs souffrent d'abord et surtout d'un problème d'organisation de tout et de tous. A vrai dire, c'est la chaos qui y règne en grande partie, le seul emploi du temps respecté à la lettre est celui des bigots qui obligent leurs esclaves à se taper le front sur le sol cinq fois par jour et à foutre le bordel le reste du temps : c'est le mec en qamis qui ne connaît de l'organisation que suivant "l'horloge cléricale" ou l'appel du muezzin ; quand il s'agit de travailler, produire, il fout le bordel ; il va au rendez-vous avec son Dieu 5  fois par jour et mais il n'est jamais à l'heure d'un RDV pris avec des hommes, ou du début de la journée de travail. C'est l'Isfet dans les têtes des faux dévots qui maintient les pays Nordafs dans le sous-développement. Pour les Kabyles, et les Berbères, la question de se défaire de fardeau clérical arabo-islamiste est un impératif pour espérer un avenir meilleur pour nos contrées. Et en termes d'organisation, comme nous allons le voir, nous avons de quoi être "fiers" au regard de ce que l'on avait avant les invasions hillaliennes, càd durant la période préaraboislamique, probablement durant la période de la Nordaf punique (ou phénicienne si vous préférez). 
En effet, le terme commun au phénicien et au kabyle (berbère en général) agadir, comme je l'ai déjà expliqué dans les billets "Agadir, le terrible Akli" et "Wall Street", qui aurait un sens de Réserve ou Trésor publique, de Monnaie, Fonds, etc., càd une institution étatique par excellence et une preuve d'une organisation collective très performante chez les Berbères. Ajoutez certains termes kabyles de village et de ses divisions, et vous aurez la preuve de toute l'ingéniosité de nos anciens et de leur sens de l'organisation : tha-dar-th (fém. tadart) "village" en kabyle est constitué de plusieurs idherman pl.de adhrum "quartier, division" qui serait en lien direct avec adhrim "l'argent, la monnaie" en kabyle comparable à le drachme du Grec, au dirham du Maure, etc. Si le adhrum est un quartier, une division : pence, cent, centime par ex., tadart "village" serait l'unité : pound (livre), dollar, euro par ex. Tadart "village", c'est le poids aussi, l'unité de monnaie, le 1 de monnaie (1 dollar/euro/pound-livre/dinar/rouble, etc.). L'aigle sur le quarter de dollar US (25 cents) s'appelle iguidher en kabyle et berbère, la même racine que agadhir qui indique aussi le grenier, une hauteur dominante : ces deux termes à eux seuls suffisent pour nous permettre d'aller encore plus loin dans le temps pour comprendre cette organisation très poussée de l'Etat, de la Monnaie, du Trésor chez nos anciens. On y reviendra avec plus de détails le moment opportun.
Lorsqu'on jette une pièce de monnaie, on joue au hasard, on jette un sort aussi. C'est que, chers amis, le terme a-sordi (pl. i-sordiyen) "l'argent/monnaie" en kabyle ou swared en algérois, tout comme solde ou soldat en romanes/latin, s'apparentent à Sour "mur" en masri/arabe repris en kabyle sour "mur extérieur, rempart" qui n'est qu'une traduction du gad "rempart, mur" phénicien dans agadir (forteresse, grenier), Cadix, etc, et de kath, weth "battre, frapper" (ici la monnaie) en kabyle/berbère, la même racine que WD de wada "bas" dont on a parlé plus haut. 
En Kabyle que je suis, où que je me trouve, je cherche inconsciemment l'Agadir version locale du pays que mois métèque j'habite. L'esthétique, c'est beau, c'est bien, mais l'organisation, l'Agadir l'emporte toujours dans mon cas précis. Ainsi, de tous les monuments de la ville de Saint-Pétersboug, là où j'habite depuis des décennies, c'est incontestablement vers la forteresse Pierre-et-Paul que mon coeur, ma tête, mes pieds m'entraînent. La raison est simple : c'est là que se trouve l'Agadir local, là où je me reconnais, un endroit qui me semble familier, un Agadir ou une fortresse avec sa Monnaie et tout le reste. C'est là aussi que je joue (mentalement) au pile ou face. C'est que, chers amis, le nom de cette fortresse, le lieu de fondation de la cité,  peut prendre le nome de forteresse Pile ou Face car tout simplement ce qui est Agadir pour le Kabyle, le Berbère depuis les temps puniques est une Fortresse Pierre-et-Paul ou une Basilique de saint Pierre  ou/et de saint Paul toujours en lien avec la fondation d'une cité. Autant vous l'avouer : Pile ou Face, c'est aussi Paul ou Pierre probablement...